Tracer sa route dans l’automobile : l’itinéraire de Jean-Marc Streng, Vice-Président chez Honda Motor Europe

Ce que j’en retiens
Ce qui m’a marqué dans cet échange, c’est la détermination avec laquelle Jean-Marc Streng a suivi son ambition, sans jamais perdre de vue son rêve de travailler dans l’automobile. Il a su faire des choix, saisir les opportunités qui se présentaient à lui. Ce que je retiens plus particulièrement, c’est un conseil : prendre parfois des décisions contre-intuitives et sortir des sentiers battus. Ces principes, appliqués par Jean-Marc, semble avoir mené à la réussite de son projet de carrière ! Petit clin d’œil - Dziekuje bardzo (merci en polonais) ! 
— Catherine 

Pourriez-vous nous raconter vos débuts chez PwC et en quoi cette expérience a marqué votre parcours professionnel, notamment dans le secteur automobile ?

J’ai intégré PwC (à l’époque Coopers & Lybrand) en octobre 1991, à l’audit, avec une envie très claire : travailler dans l’automobile. Assez rapidement, j’ai eu la chance de collaborer sur des dossiers majeurs, notamment Volkswagen, puis de partir à l’international, d’abord à Varsovie en 1994 pour 18 mois, puis à Moscou. Ces expériences m’ont permis de grandir très vite, de gagner en autonomie et en responsabilités, et surtout de cultiver une ouverture internationale qui a marqué toute ma carrière. J’ai toujours voulu travailler dans l’automobile, c’était une passion de jeunesse, et PwC m’a offert ce tremplin exceptionnel. Ce que j’en retiens, c’est la capacité à s’adapter, à comprendre des environnements variés, et à acquérir une rigueur et une indépendance qui m’ont servi tout au long de mon parcours.

Quels souvenirs ou enseignements gardez-vous de vos années chez PwC, et y a-t-il un moment ou une rencontre qui vous a particulièrement marqué ?

Je garde un souvenir très heureux de mes missions en province, où l’ambiance de travail et la fluidité des relations étaient uniques. Cette cohésion, cette compréhension mutuelle, je ne les ai jamais retrouvées ailleurs. Un moment marquant reste mon dernier jour à Paris, accueilli par les Associés, un geste qui m’a profondément touché. Mais la rencontre la plus déterminante fut celle de Guy-Alain Sitbon, mon Associé à Varsovie. Au-delà du professionnel, c’est une vraie relation humaine qui s’est créée, faite d’entraide et de confiance, et qui perdure encore aujourd’hui. Ces années chez PwC m’ont permis de vivre des expériences exceptionnelles, d’apprendre la résilience et de tisser des liens solides.

Après PwC, vous avez évolué au sein de grands groupes automobiles, jusqu’à devenir Vice-Président chez Honda Motor Europe. Quelles sont aujourd’hui vos principales responsabilités et les défis qui vous motivent dans ce rôle ? 

Aujourd’hui, en tant que Vice-Président Europe, mon objectif est que Honda soit encore là dans 100 ans. Je pilote la transformation du business, la digitalisation, l’évolution des business models et la mise en place de plateformes de vente en ligne. Depuis peu, toute la gamme automobile est vendue en ligne au Royaume-Uni : le client peut configurer, financer et acheter son véhicule entièrement sur Internet, ou choisir de finaliser l’achat en concession. 40 % des transactions se font hors des heures ouvrables, ce qui élargit l’accès au service. Ce projet illustre la transformation digitale et l’évolution du business model que je pilote chez Honda. Je supervise également tout ce qui touche à l’énergie, à l’optimisation des prix, et je gère en direct plusieurs concessions en Allemagne et en Suisse. Le défi principal, c’est de s’adapter en permanence à un environnement réglementaire européen et mondial en mutation, tout en menant des projets de transformation de grande ampleur. La digitalisation, l’intégration des différentes business units, et l’anticipation des évolutions du marché sont au cœur de mon quotidien. On n’a pas le temps de s’ennuyer une seconde !  

Êtes-vous resté en contact avec d’anciens collègues ou d’actuels collaborateurs de PwC, et comment ces liens ont-ils enrichi votre parcours ? 

Oui, je suis resté en contact avec plusieurs anciens collègues, notamment  Guy-Alain Sitbon, avec qui j’échange régulièrement sur des choix professionnels. D’autres, comme  Ertan Turkmen ou  Marty Aitchinson, sont restés des contacts précieux, même si la vie nous a parfois éloignés géographiquement. Ces liens sont importants : ils permettent de partager des conseils, de garder un regard extérieur et bienveillant sur son parcours, et de ne jamais oublier d’où l’on vient. Même si les contacts sont parfois plus espacés, il y a toujours ce lien fort qui subsiste.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui débute chez PwC aujourd’hui ? 

Il faut s’ouvrir, chercher la cohérence dans son parcours, et ne pas hésiter à aller là où l’on peut faire la différence. L’international est une formidable opportunité, mais il faut aussi bien préparer son retour. Il est essentiel de définir tôt ce que l’on veut faire plus tard, pour garder le cap et la motivation. L’expérience en cabinet est une formation exceptionnelle, mais il faut savoir évoluer, être résilient, et prendre le temps de mûrir professionnellement. Enfin, il ne faut pas avoir peur de la vente et du marketing : ce sont des compétences précieuses, même pour un auditeur.  

Et j’ajouterais : l’importance des amis et de la famille, car il faut être bien dans sa vie personnelle pour réussir sa vie professionnelle.  

Si vous deviez résumer votre parcours en trois mots, lesquels choisiriez-vous ? 

Résilience – pour la capacité à ne jamais abandonner, à avancer malgré les obstacles. Facilitateur – parce que mon rôle est d’aider les équipes à avancer, à créer un contexte favorable à la décision et à l’action.  Contre-intuitif – parce qu’il faut parfois savoir aller à contre-courant, proposer des idées nouvelles, et ne pas suivre systématiquement la tendance. 

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