Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Portrait d'un ex-Booz Allen & Hamilton | Pierre Rodocanachi, Fondateur de Wellbeing | Strategy& se nourrit d’un héritage unique : la combinaison des nombreuses expertises

Portraits

-

14/01/2025

Avant tout propos, Booz & Company a débuté son activité de conseil à Chicago en 1914 et a été le premier cabinet à utiliser le terme de « management consultant » (conseiller en gestion). En 2014, elle a été rachetée par PwC et est désormais connue sous le nom de Strategy &, l’entité de conseil en stratégie mondiale de PwC : la seule entité en stratégie faisant partie d’un réseau de services professionnels. 

 

Nous avons fêté cette année les dix ans de Strategy &, depuis le moment de la fusion de Booz & Company avec PwC en 2014. Cela nous a permis de célébrer également l’héritage centenaire en conseil en stratégie depuis la création de Booz Allen & Hamilton en 1914. 

Vous avez été Directeur général de la filiale française et en charges des opérations de Booz Allen Hamilton pour le sud de l’Europe pendant de nombreuses années. Que pensez-vous de l’évolution de cette firme que vous avez rejointe il y a 50 ans ?
 

Les consultants répondent constamment à l'évolution des besoins des entreprises.

Quand j’ai rejoint à Paris Booz Allen & Hamilton, l’accent était porté sur l’optimisation des structures organisationnelles : clarifier les responsabilités de chaque fonction, fluidifier les prises de décisions, assurer la circulation de l’information et les communications entre ces structures verticalisées etc.

En un mot rendre plus réactives ces structures traditionnelles très verticalisées. 

La seconde vague a focalisé les efforts des consultants dans les années 80 sur la décentralisation du pouvoir de décision au plus près du terrain, dans de nouvelles structures fonctionnelles et même matricielles qui s’étaient développées. 

Les années 90 et 2000 ont vu le développement du reengineering et la naissance d’internet qui a totalement bouleversé le fonctionnement des entreprises et bien sûr le métier de consultant. 

Traditionnellement, une mission de stratégie prenait six mois, répartis en trois tiers : recherche d'information, analyse et synthèse, et communication avec le client. Internet a réduit le temps de recherche, libérant ainsi plus de temps pour l'analyse et la communication, ce qui améliore la performance et la qualité des recommandations.

Ces dernières années, l’Intelligence Artificielle a encore amplifié ces mouvements en facilitant analyses et synthèses à tous les niveaux. 

Au cours de votre carrière, vous avez été témoin de nombreuses évolutions dans le métier du conseil. A quoi pensez-vous comme grande avancée dans le métier pendant ces dernières décennies ? Et que voyez-vous comme le plus grand défi pour les consultants à l’avenir ? 

Je reste convaincu de l’impact unique que peut avoir une société de conseil sur le développement économique mondial et je voudrais citer quelques exemples vécus personnellement chez Booz Allen : 

  • L’étude menée en 1976 aux États - Unis qui a conduit au choix de Jack Welch comme CEO de la société qui deviendra le géant Général Electric,
  • L’étude faite pour la maison mère de RTL au Luxembourg au début des années 80, sur la faisabilité de la liaison directe par satellite pour la diffusion de programme de télévision qui a donné naissance à toutes les chaines existantes aujourd’hui. 

Au cours des 60 dernières années, de nombreux consultants expérimentés ont été intégrés à des postes de responsabilité, y compris à la tête de grands groupes internationaux. Par exemple, Ari Bousbib, ancien consultant de Booz Allen, est devenu CEO d'Otis. 

Le défi actuel pour les sociétés de conseil est de maintenir leur avance pour apporter une valeur ajoutée à des clients expérimentés. Booz Allen a toujours mis un point d'honneur à dire la vérité à ses clients, ce qui a forgé sa réputation.

Êtes-vous resté en contact, à titre personnel ou professionnel avec des alumni et/ou des actuels PwC ? 

Je suis resté en contact avec de nombreux alumni de PwC, tant professionnellement que personnellement. Nous échangeons sur des projets d’investissement et des dossiers divers. 

Ces alumni participent souvent à des conférences et séminaires que j’anime ou auxquels ils sont invités. Au fil des années, des liens amicaux se sont formés, et nous nous retrouvons au moins deux fois par an pour des événements solidaires liés à des actions de mécénat social. Par exemple, Thierry Pascault participe chaque année au « Trophy des Jeunes », un tournoi de golf avec des jeunes venus de toute la France. 

Enfin, avez-vous un message pour les alumni ou les PwC ?   

Dans la vie professionnelle et personnelle, il est crucial de développer une relation de confiance avec ses collaborateurs et partenaires. L'écoute et la confiance sont fondamentales. Être à l'écoute permet d'accompagner efficacement et d'aider au développement personnel et professionnel. 

La confiance est essentielle pour le bon fonctionnement des équipes, le bien-être des collaborateurs et la performance de l’entreprise. Je donne ma confiance a priori, mais cela n'exclut pas le contrôle. Il est important de fixer des objectifs ensemble et de vérifier l'exécution des missions pour ajuster si nécessaire. 

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui commencent leur carrière chez PwC ? 

Si je pouvais donner un conseil à un jeune qui démarre sa carrière professionnelle, je lui dirais qu’il ne faut pas renoncer à ses objectifs, ne jamais renoncer.  

Never, Never, Never give up! 

Nous voyons également que vous accordez une grande importance à la transmission des savoirs, au partage de bonnes pratiques et au bien-être au travail. Pouvez-vous nous parler des Leaders Master Class, dont vous êtes co-fondateur, et également de votre start-up “Wellbeing Journey” ? 

Pendant mes trente années chez Booz Allen Hamilton, la formation des consultants, a été ma préoccupation principale comme celle de beaucoup d’autres « Partners ». 

Cette transmission qui porte aussi bien sur la dimension technique (maitrise d’outils analytiques, expériences industrielles…) qu’une dimension psychologique (gestion de ses propres émotions, gestion des relations de travail, gestion des clients…) reste essentielle pour toute société de Conseil. 

Mon expérience personnelle auprès de beaucoup d’entreprises françaises m’a appris combien certains de leurs patrons y étaient sensibles et avaient mis en place des outils créatifs. 

Nous avons donc, avec Mme Martinon, depuis 2017, mis en place des cycles de séminaires de haut niveau, qui réunissent tous les deux mois autour de deux ou trois patrons emblématiques une vingtaine de jeunes cadres à haut potentiel, pour sensibiliser et former aux nouveaux modes de management et gouvernance des entreprises. En savoir plus sur les Leaders Master Class

C’est ainsi que plus de la moitié des patrons du Cac 40 sont venus à notre invitation partager leurs expériences professionnelles et personnelles, sans tabous, ni langue de bois. 

Au cours de l’une de ces sessions de Leaders Master Class, plusieurs de ces intervenants ont insisté sur les problèmes qu’ils rencontraient suite à la pandémie Covid 19, pour attirer, recruter, motiver, fidéliser les meilleurs éléments. 

C’est ainsi que pour pallier ces problèmes, nous avons développé une plateforme qui apporte à l’entreprise une gamme de services à 360 degrés mis à la disposition de leurs salariés pour faciliter leur vie professionnelle comme leur vie personnelle et familiale (accès privilégié à des activités sportives, culturelles, entertainment, santé physique et mentale, bien-être...). En savoir plus sur Wellbeing Journey 

Si on peut remonter un peu plus loin, vous avez fait partie de l’équipe d’escrime de la France lors des Jeux Olympiques de 1964 à Tokyo, décrochant une médaille de bronze. Avez-vous pu profiter des Jeux Olympiques de Paris 2024 ? Comment avez-vous vécu ce moment ? 

Comme la majorité des français, j’ai regardé les épreuves des Jeux olympiques et paralympiques devant mon écran de Télévision. Tout a été dit, je ne reviendrais pas sur les cérémonies ou sur la qualité de l’organisation qui étaient très réussies.  

Les Jeux ont été pour les participants, les bénévoles et pour les athlètes une merveilleuse opportunité de rencontre et d’échange avec d’autres cultures. C’est ce qui m’avait déjà le plus frappé à Tokyo il y a 60 ans. 

Au-delà des performances de nos athlètes tricolores dont je suis fier, l’association ACS que j’ai initié il y a une dizaine d’années et qui favorise l’activité sportive des jeunes, a accompagné sur le terrain une soixantaine de passionnés de golf. Ils ont pu suivre ainsi leurs champions préférés tout au long des épreuves. En savoir plus sur Trophy des Jeunes. 


J'aime
134 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

Portraits

Portrait d'un Alumni | Nohad Akl, Chief Operations & Transformation Officer chez COFACE | Se démarquer par la confiance et l'authenticité

photo de profil d'un membre

Catherine POGORZALA

23 janvier

Portraits

Portrait d'un Alumni | Kristine Drullion, Corporate Brand Strategy & Activation Director chez LVMH | Être curieux et cultiver son réseau

photo de profil d'un membre

Catherine POGORZALA

23 janvier

Portraits

Découvrez le parcours de Mounah Bizri, ex PwC et fondateur de l'association Eloquence de la Différence

photo de profil d'un membre

Catherine POGORZALA

23 janvier