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Yolande Valle, Directrice ARTkos Gallery | L’audace d’une femme, la richesse d’un parcours

Portraits

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30/06/2025

Ce que j’en retiens
C’est avec une immense admiration que je publie cette interview avec Yolande Valle, une personnalité inspirante au parcours exceptionnel. 
À travers nos échanges, j’ai été profondément touché par la richesse et la diversité de ses expériences, ainsi que par sa capacité à évoluer et à réussir dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes. Elle a su, avec une détermination remarquable, franchir des barrières et démontrer que la compétence et la passion transcendent les genres. 
Je tiens à la remercier chaleureusement pour son ouverture et sa générosité, qui font de cette interview un véritable témoignage d’ambition, de courage et d’accomplissement.
— Catherine 

Vous avez été auditrice chez PwC. Pourriez-vous nous parler de cette expérience ?
Mon passage chez Coopers & Lybrand, devenu PwC, a marqué le début de ma carrière en 1978-1979. J'ai travaillé sur des missions d’audit financier dans des secteurs variés tels que la distribution, la chimie, la pharmacie et l’hôtellerie. Ces expériences m’ont permis de découvrir une diversité d’entreprises et de circuits administratifs. Le cabinet, encore jeune à l’époque, nous offrait la possibilité d’assumer des responsabilités, ce qui m’a permis de progresser rapidement. J’ai été promue senior II très tôt et j’ai participé à des missions marquantes, comme celle pour American Can.

Que retenez-vous des années PwC ? Un souvenir en particulier ?
Je garde un excellent souvenir de ces années. J’ai particulièrement aimé la découverte des entreprises chaque semaine, ce qui me permettait de comprendre différents types de circuits administratifs et d’interagir avec des équipes toutes différentes mais homogènes en termes de formation ce qui facilite la communication et permet de progresser très rapidement. Un souvenir marquant reste le séminaire d’Hammamet, où presque tous les participants sont tombés malades à cause des buffets de salade. Cela nous a valu le surnom de "promo d’Hammamet". Enfin, une anecdote amusante : lors de ma première mission en tant que senior II, mon manager, Gérard Quillet, m’avait spécialement choisi comme assistant un junior très grand, Serge Villepelet. Les employés pensaient toujours qu’il était le senior, pas moi, car non seulement j’étais une femme mais de surcroît de petite de taille, ce qui prêtait à sourire.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre carrière ?
J'ai eu la chance de vivre une carrière incroyable, marquée par des expériences variées qui m'ont enrichie à chaque étape. Tout a commencé chez Coopers & Lybrand, maintenant PwC, où j'ai pu explorer différents secteurs d’activité. Ensuite, chez General Foods France, j’ai eu l’honneur de devenir la première femme cadre supérieur tout en étant la plus jeune des cadres supérieurs. En huit ans, j’ai gravi les échelons avec six promotions ! Ces années ont été décisives pour moi : elles m'ont permis d’acquérir des compétences solides en finance, en gestion et en systèmes informatiques. J’ai notamment réussi la mise en place d’un système informatique américain de facturation qu’il a fallu adapter à la complexité de la distribution française puis j’ai eu la chance de créer le département d’audit interne, tout en travaillant avec des équipes pluridisciplinaires, ce qui m’a énormément appris.

Puis, j’ai rejoint l’OCDE dont je suis devenue directrice du budget et des finances. Là, j’ai mis en place le 1er système informatique de gestion intégré et des systèmes innovants de contrôle interne et de gestion des risques, des outils essentiels pour gérer un environnement budgétaire complexe dans un milieu multiculturel. Mon chemin m’a aussi menée à l’UNESCO, où j’ai occupé des rôles passionnants, comme celui de directrice pour l’Europe. J’y ai dirigé des programmes culturels et organisé des réunions ministérielles. Ces expériences m’ont permis de développer mes compétences en gestion d’équipes multiculturelles et pluridisciplinaires et en adaptation de systèmes financiers dans des contextes très divers.

Quand je suis passée au secteur humanitaire, notamment à la Croix-Rouge française en tant que directrice financière, ce fut une autre aventure. Superviser le passage à l’euro et gérer des budgets importants avec un Conseil d’administration composé de présidents bénévoles étaient de beaux défis que j’ai relevés avec enthousiasme. Chaque défi était une opportunité d'innover et de me dépasser.

Et puis, il y a ma passion pour l’art ! Cette passion m’a conduite à créer ARTkos Gallery. Aujourd’hui, mon mari et moi organisons des expositions, sélectionnons les artistes et concevons les scénographies. Notre engagement s’étend également à Sculpt’en Sologne, une association consacrée aux sculptures monumentales, où j’ai été présidente jusqu’en décembre 2024. Ces activités sont une passion commune, un prolongement naturel de nos parcours professionnels et artistiques.

Parmi les moments marquants de votre parcours, y en a-t-il un qui vous a particulièrement surprise ou émue ?
Une anecdote qui m’a particulièrement marquée : en 2009, j’ai reçu une invitation à déjeuner à l’Élysée de la part de Nicolas Sarkozy, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Il s’agissait d’un événement inédit, organisé un dimanche 8 mars, pour réunir 100 femmes d’exception. Lorsque ma secrétaire m’a demandé si je comptais accepter, j’ai cru à une plaisanterie ! C’était la première fois qu’un tel déjeuner était organisé un week-end, et j’ai été profondément touchée par cette reconnaissance.

En quoi votre expérience chez PwC a-t-elle contribué à votre développement personnel et professionnel ?
Indéniablement, mon expérience chez PwC a été fondamentale. Elle m’a appris à comprendre les circuits administratifs et les contrôles internes, ce qui m’a aidée à m’adapter rapidement dans des environnements variés et y apporter de la valeur ajoutée. Ces compétences ont été déterminantes pour développer des systèmes d’information financière adaptés aux besoins du secteur privé, des organisations internationales et du domaine humanitaire. Cette rigueur acquise m’a accompagnée tout au long de ma carrière.

Êtes-vous restée en contact, à titre personnel ou professionnel, avec des alumni et/ou des actuels PwC ?
Oui, je suis restée en contact quelque temps avec certains alumni, comme Pierre Anglade ou Christian Tieu, bien que mes disponibilités aient souvent été limitées. Via LinkedIn, j’ai également suivi les activités de Jacques Étienne de T’Serclaes. Cependant, je regrette de ne pas avoir davantage cultivé ce réseau d’amitiés.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui commencent leur carrière chez PwC ?
Je recommande vivement de démarrer sa carrière dans un cabinet d’audit ou de conseil. La formation offerte par PwC est un atout précieux, que l’on reste au sein du cabinet ou que l’on évolue ailleurs. Cela permet de poser des bases solides pour l’avenir. D’ailleurs en tant que maître de conférences en gestion financière à Sciences Po et à l’université de Paris Dauphine pendant plusieurs années j’ai toujours valorisé le passage dans un cabinet d’audit. Enfin, restez humble et à l’écoute, sans développer un sentiment de supériorité. Chaque expérience apporte une richesse unique.

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